Le père Lucien ne s’encombre guère de scrupules ! Rien d’étonnant à cela, puisque c’est, en fait, un homme de main réputé pour son efficacité, qui se planque dans un petit village du Jura en se faisant passer pour le nouveau curé. Traqué par des types qui, eux, ne sont pas très catholiques et veulent l’envoyer ad patres, il a enfilé dans l’urgence la soutane du père Philippe qui s’est retrouvé dans la mauvaise piaule au mauvais moment : les autochtones ne l’ayant encore jamais vu. Drôle et captivant, ce polar prévu en deux tomes est écrit par l’étoile montante du roman policier français qu’est Jacky Schwartzmann et enluminé par le trait expressif de Sylvain Vallée : le dessinateur d’« Il était une fois en France »…
Lire la suite...Philippe Geluck, Chevalier des Arts et Lettres
Jean-Jacques Aillagon, Ministre de la Culture, a remis cette distinction au créateur du Chat, lundi soir, à l’école des Beaux-Arts de Paris, lors du vernissage de l’exposition rétrospective qui lui est consacrée.
Se disant très ému et honoré, Philippe Geluck, avec le brin de malice qui le caractérise, a dédié cette reconnaissance « à tous les auteurs de BD pour qui, grâce à cette exposition, une porte s’ouvre ». Le Ministre de la Culture a pour sa part déclaré qu’il considérait la BD comme un art à part entière, devant un parterre d’invités triés sur le volet, composés de stars de cinéma (Pierre Arditi), du petit écran (Michel Drucker, la bande à Ruquier, Pierre Tchernia, …) et de nombreux chefs d’entreprise (M.M.A. est partenaire de l’exposition). Le maire de Paris, Bertrand Delanoé, avait également fait le déplacement pour cette soirée très « people », tandis que de rares auteurs et personnalités de la bande dessinée (Moebius, Schuiten, Peeters, Fred) avaient semble-t-il été conviés.
L’exposition, qui s’organise autour de différents pôles consacrés à Philippe Geluck et ses travaux est présentée à l’intérieur d’un immense bureau de dessinateur, réduisant le visiteur à l’échelle d’une minitaure (le crayon, par exemple, fait 6 mètres de haut sur 28 de long). Une première salle évoque l’enfance de Géluck. La suivante s’attache aux premiers travaux de l’auteur. Vient ensuite une chronologie des plus belles planches du Chat, dont on fête ici le vingtième anniversaire, avant de sombrer dans un bric-à-brac d’objets tous plus insolites. La visite se poursuit par une présentation des célèbres « métiers oubliés » (friseur de lardons, coureur de jupons, cireur de bottes, etc.) avant de s’achever dans une salle dédiée à la Venus de Milo, dans tous ses états ! Ressortis des entrailles de la table de Gulliver, faites en le tour pour découvrir divers œuvres classiques détournées à la manière de Geluck (Le Jocond, par exemple !).
Très réussie (Philippe Geluck s’est énormément investi dans l’aventure, « la concrétisation d’un rêve de deux ans », qui a nécessité pas moins de 8 semi-remorques de matériel ! ) et très humoristique (pouvait-il en être autrement), l’exposition « « Le Chat s’expose » fait l’objet d’un remarquable catalogue, publié aux éditions Casterman. LT