Ils sont effectivement six, dans les années 1850 : en comptant Kid, un garçon rendu borgne lors du massacre de sa famille. Alors que Kid doit se rendre dans les Black Hills (Dakota du sud) pour récupérer un document très important sur une mine d’or dont il a hérité (mais qui serait maudite), il promet à une prostituée, à un déserteur de l’armée, à un esclave en fuite, à une religieuse qui a quitté les ordres et à un Indien renégat de les couvrir d’or s’ils l’accompagnent…
Lire la suite...Sfar, sa vie, son œuvre…
Même si on n’est pas obligé de tout aimer dans l’abondante production qu’il nous assène depuis le milieu des années 90 (d’ « Ossour Hyrsidoux » à « Tokyo », en passant par nombre de chefs-d’œuvre comme « La Fille du professeur », « Professeur Bell », « Sardine de l’espace », « Petit Vampire », « Pascin », « Donjon », « Grand Vampire », « Les Olives noires », « Le Chat du rabbin » ou « Klezmer »), tout le monde reconnaît, aujourd’hui, l’importance de Joann Sfar dans le monde du 9e art actuel ! L’érudit Thierry Groensteen, l’un des plus réputés théoriciens de la bande dessinée, vient de le mettre sur la sellette dans un livre de conversations passionnant et richement illustré, édité par les Impressions nouvelles, où cet artiste « pluriel » se livre comme jamais…
Et pourtant, Joann Sfar doit bien être l’un des auteurs les plus interviewé du secteur, ne serait-ce que pour son passage derrière la caméra (notamment avec « Gainsbourg : vie héroïque ») et ses activités parallèles ; que ça soit comme directeur de collection chez Gallimard, commissaire d’exposition (« Brassens » à la Cité de la Musique) ou scénariste imaginatif pour ses collègues de la « nouvelle BD » qui, comme lui, dominent le paysage de la création contemporaine en bande dessinée depuis plus de dix ans : les Lewis Trondheim, Emmanuel Guibert, David B., Christophe Blain, Manu Larcenet, José Luis Munuera, Marc Lizano, Hervé Tanquerelle, Boulet, Pénélope Bagieu, Clément Oubrerie, les Kerascoët…
Évidemment, dans ce petit opus indispensable à tout véritable amateur du 9e art, on parle de bandes dessinées et de la vie de l’auteur, mais aussi de philosophie, de religions, de musique, de voyages et, surtout, de dessin : l’art poétique, l’appétit de création et la personnalité baroque de Sfar se faisant, alors, évidente et beaucoup plus compréhensible, même pour ses inévitables détracteurs (si, si, il y en a !)…
Gilles RATIER
« Entretiens avec Joann Sfar » par Thierry Groensteen
Editions Les Impressions nouvelles (22 €) – ISBN 978-2-87449-158-0
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