Nevada… en Californie !

Comme nous le disions ici-même pour le premier épisode de la série, paru en 2019, titrer une série « Nevada » quand l’histoire se situe dans le Nevada, c’est simple, attractif, mais peu original (même s’il s’agit de nommer ainsi le héros Nevada Marquez). Ce qui l’était davantage, c’était le rapprochement thématique Far-West (finissant) et industrie (naissante) du cinéma hollywoodien. On est à la fin des années 1920. Avec ce nouvel opus, c’est à présent la littérature, en la personne de Jack London, qui est convoquée…

Dans le tome 1 (« L’Étoile solitaire »), on y observait un cinéma hollywoodien tellement développé que les stars du muet prenaient la grosse tête, avec leurs caprices et leurs inconséquences. C’est dans ce milieu que Nevada Marquez se crée un espace professionnel atypique : cascadeur, homme de main, détective privé… disons homme à tout faire : sauf coucher avec l’importante actrice-productrice (Louise Hattaway), pour laquelle il travaille. Par ailleurs, une autre vedette, un certain Mac Nabb, fait « faux bond » sur les plateaux (c’est bête pour un cascadeur !) et qu’il va falloir le retrouver coûte que coûte…

Dans le tome 2 (« Route 99 »), Louise envoie Nevada, à Los Angeles, dans le célèbre quartier de Chinatown, où un important destinataire attend un « cadeau » qui facilitera la signature d’un contrat d’exclusivité avec le studio.  Dans le tome 3 (« Blue Canyon »), malgré ses addictions au jeu, à l’alcool et aux drogues, on retrouve Mac Nabb qui est le seul acteur capable de remplacer Sammy Glover : star du nouveau western de Louise Hathaway, qui a été victime d’une attaque cardiaque. Mac Nabb accepte le rôle à condition de rejoindre à cheval Monument Valley (le lieu du tournage), escorté par Nevada Marquez : l’une de ses anciennes connaissances…

Avec ce tome 4, changement de contexte : les auteurs convoquent la littérature à travers Jack London : personnage à part entière de cette ultime aventure de la série qui se déclinera en deux tomes (le tome 5 étant annoncé comme le dernier de la série). Ce nouvel opus est surtout l’occasion de revenir en arrière et de découvrir un pan du passé du personnage, alors qu’avec Louise (on découvre enfin ce qui les lie), ils étaient pilleurs d’huitres dans la baie de San Francisco. C’est à cette époque que Jack London himself leur vient en aide…

 On est en 1910, les villes multiplient les chantiers et les syndicats tentent d’imposer leurs conditions et de sensibiliser les employés à leurs combats. La lutte est âpre et les patrons sans état d’âme ! C’est dans ce contexte révolutionnaire, où maçons couvreurs ou plombiers sont invités à se battre, que nos héros se rencontrent et s’associent : les auteurs brossant au passage un portrait sans concession du célèbre écrivain.

  Dessiné par Colin Wilson avec sa maestria habituelle, sans oublier les très belles couleurs de Jean-Paul Fernandez, le spectacle est évidemment à la hauteur et le spectateur se laisse facilement emporter. Suite et fin – vraiment – dans le prochain épisode.

Didier QUELLA-GUYOT ; http://bdzoom.com/author/DidierQG/

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« Nevada T4 : Jack London » par Colin Wilson, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau

Éditions Delcourt (15,50 €) – EAN : 9782413041955

Parution 25 janvier 2023

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