Revenant au dessin et aux fondamentaux de ses débuts — à une époque où il privilégiait la gaudriole, le grand guignol et la liberté graphique, ce qui était notamment le cas dans le recueil intitulé « Nocturnes » —, Régis Loisel nous gratifie d’un étonnant et magnifique album, de très belle facture, aux éditions Rue de Sèvres : « La Dernière Maison juste avant la forêt », avec l’aide scénaristique de son ami Jean-Blaise Djian. Une histoire foisonnante — de 160 pages — située dans un univers loufoque, délirant, aux limites du fantastique, mais qui est remplie de bons sentiments, et où l’on retrouve tout l’amour pour l’humanité du cocréateur de « La Quête de l’oiseau du temps » ou de « Magasin général » !
Lire la suite...Le Grand Prix 2008 de la Critique Bande Dessinée couronne l’ouvrage de Miriam Katin « Seules contre tous » aux éditions du Seuil
Avec ce prix, l’ACBD, l’Association des Critiques et journalistes de Bande Dessinée, consacre le témoignage direct sur la shoah d’une femme de soixante-six ans.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, parce que née juive, Miriam Katin fuit Budapest dans les bras de sa mère pour se terrer dans la campagne hongroise. Là , elles se font passer pour une servante russe et sa fille illégitime. Leur longue errance sera ponctuée de rencontres avec des officiers allemands, des traîtres, des collaborateurs, des paysans chaleureux mais dépassés par les événements, et des militaires soviétiques peu recommandables. Car, à la libération, les deux rescapées devront aussi se protéger des ravages de l’armée rouge, encore une fois, «Seules contre tous»…
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Soixante ans plus tard, cette femme, qui fut aussi soldat dans l’armée israélienne, a essayé de reconstruire sa mémoire et de tenter de comprendre le pourquoi de l’horreur de l’holocauste et de son athéisme actuel, alors qu’elle a été éduquée dans la religion juive.
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Dans ce qui est son premier roman graphique, sa narration, tout en douceur (contrastant avec la violence des actes décrits), contribuera à émouvoir tous les lecteurs, même les plus insensibles !
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Miriam Katin a fini par quitter son pays natal, en 1956, devant l’invasion des chars russes à Budapest, pour travailler dans l’industrie du dessin animé aux USA.
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Le trait jeté, en noir et blanc (à l’exception de quelques pages se déroulant longtemps après les événements décrits), qu’elle adopte pour «Seules contre tous», est plaqué sur le papier avec nervosité, tout en étant très élaboré… Photo © Laurent Mélikian
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L’ACBD compte 74 journalistes et critiques qui parlent régulièrement de bande dessinée dans la presse écrite, audiovisuelle, nationale et régionale, et dans les nouvelles technologies. Cette année, le « Grand Prix de la Critique Bande Dessinée » de l’ACBD a été choisi parmi quelque 3285 nouveautés publiées dans l’espace francophone européen (France, Belgique, Suisse), entre novembre 2006 et fin octobre 2007 : une production en augmentation constante depuis 12 ans maintenant.
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Le bureau de l’ACBD
Jean-Christophe OGIER (France Info)
Philippe GUILLAUME (Les Échos)
Fabrice PIAULT (Livres Hebdo)
Gilles RATIER (L’Écho du Centre)
Laurent TURPIN (bdzoom.com)
Brieg F. HASLÉ (auracan.com)
Virginie FRANÇOIS (Le Magazine des Livres)






