20 BD jeunesse de 2025 pour faire des heureux pendant les fêtes…

Noël est plus que jamais ce moment magique pendant lequel on peut partager son goût pour le neuvième art avec les jeunes lecteurs de nos entourages. Pour vous donner quelques idées de cadeaux, nous vous proposons traditionnellement en fin d’année 20 albums jeunesse. Pour faire simple, nous dressons un rappel de dix livres qui nous ont particulièrement marqué, auxquels nous ajoutons dix titres dont nous n’avons pas pu vous parler faute de place dans notre rubrique hebdomadaire.

Commençons cette ultime chronique de l’année par un top 10 des titres déjà traités dans la rubrique jeunesse de notre site. Sélection à la subjectivité assumée que nous vous proposons derechef :

 « Îles T1 : Petite Chose » par Aude Soleilhac et Frédéric Maupomé

Au vu de leurs qualités et de leur originalité, il est de nouvelles séries dont on souhaite qu’elles rencontrent un large lectorat. C’est la cas d’« Îles », dont le premier tome — prometteur — vient de paraître aux éditions de la Gouttière. De l’aventure épicée de fantastique, des mystères familiaux et sociaux à résoudre, ainsi que de belles thématiques traitées intelligemment… : voilà de quoi satisfaire de jeunes lecteurs dès dix ans et bien sûr des lecteurs, un peu, moins jeunes.

Frédéric Maupomé a bâti une épopée fantastique qui mêle, sur fond d’écologie, une quête mystérieuse questionnant la figure du père tout en faisant écho à notre monde actuel, et agaçant notre bonne conscience, car nous sommes souvent tentés de détourner notre attention de la surexploitation délétère des ressources de notre planète. Avec un humour bienveillant, il introduit ses thématiques fétiches : le difficile travail de deuil, la conquête de la liberté par le libre-arbitre, la force des amitiés dans un groupe restreint, la tolérance pour toutes les différences et une vision un peu pessimiste de notre société, laquelle semble courir à sa perte dans une indifférence quasi générale.

Le dessin efficace d’Aude Soleilhac se fait très précis pour détailler les expressions et les gestes ou attitudes des personnages, ainsi que les décors somptueux d’un monde fantastique avec une faune exubérante, un peu dans l’esprit des « Valérian » de Christin et Mézières. C’est elle qui est à l’origine du projet. Elle a effectué de nombreuses recherches graphiques de décor et de personnages avant de contacter Frédéric Maupomé pour qu’il écrive cette histoire d’îles flottantes et de dangereuses créatures. Une histoire palpitante autour de thèmes forts que l’on aura plaisir à suivre sur plusieurs volumes.

 « Rita Perdido T1 : La Clé des champs » par French Carlomagno et Victor Dixen

Victor Dixen est l’un des maîtres français contemporains du fantastique. Le romancier excelle dans le genre fantasy avec des séries comme « Le Cas Jack Spark », « Phobos » ou « Vampyria ». Il invente un préquel en bande dessinée à ses deux romans de « L’Agence Perdido », avec le premier volume d’une série annoncée : « Rita Perdido ». Il y détaille la jeunesse de l’héroïne, de Santiago à Paris, et sa rencontre avec de dangereux croquemitaines dans le sous-sol francilien. Un premier tome bien construit, singulier et intrigant.

Victor Dixen excelle à créer des ambiances angoissantes dans un monde réaliste. Il laisse sourdre une violence contenue, davantage devinée que montrée. Les déboires de son héroïne au caractère complexe, mais profondément attachante, est le fil rouge d’un récit aux multiples rebondissements. Le style graphique de l’Italien French Carlomagno, entre réalisme européen et efficacité narrative des meilleurs comics, – développée lors de son travail pour plusieurs éditeurs américains -, est en adéquation avec le récit : suffisamment horrifique quand il faut l’être et totalement crédible dans sa restitution du Paris d’il y a 40 ans déjà. Un jeune lecteur, dès les débuts du collège, peut s’engager dans la lecture de « Rita Perdido » à la découverte d’un Paris à double fond.

 « Tisseuse » par Léna Canaud

Et si on pouvait communiquer avec celui que vous étiez dans le passé d’il y a sept ans ? Que lui demanderait-on de changer pour rectifier une trajectoire de vie, un remord, un regret ou même la disparition accidentelle d’un être cher ? C’est cet étrange pouvoir dont dispose les gardiennes et les tisseuses : des femmes qui peuvent envoyer des messages dans le même monde à la temporalité différente, sept plus tôt. Telle est la trame d’une bande dessinée étonnante et inventive : « Tisseuse ».

La première bande dessinée de Léna Canaud est un régal de subtilité poétique : un véritable conte initiatique porté par une réflexion sur le poids des souvenirs et d’un passé qui passe ou pas. C’est une œuvre à la fois nostalgique et positive : une véritable ode au libre arbitre pour se débarrasser de regrets délétères. Il est noté la qualité du travail des éditions Ankama pour cet ouvrage : dos toilé bleuté, tranchefile et signet dorés.

L’ouvrage le mérite, l’autrice a travaillé trois ans sur le sujet et sur son dessin tout en rondeur et douceur, en variant les couleurs selon l’univers : camaïeu sépia pour celui des tisseuses, camaïeu de bleu pour celui des gardiennes… Vous pouvez compléter utilement la lecture de la bande dessinée par un cahier bonus riche et bien fait, dans lequel, à partir de nombreux croquis, vous en apprendrez beaucoup sur la genèse du projet : de ses recherches graphiques à celle de la couverture et des couleurs. Pour vous immerger dans l’ambiance de « Tisseuse », un QR code en début d’ouvrage vous permet de découvrir le cocon sonore de l’album.

« Max et Cornélius T1 : Le Trésor du roi des noyés » par Alec Veniel et Franck Soullard

Être orphelin de ses deux parents, à dix ans, c’est une tragédie. Habiter avec un oncle célibataire dans un musée poussiéreux, ce n’est pas drôle au quotidien. Alors le timide Max développe une grande imagination ; il se rêve chevalier solitaire ou fier guerrier prenant des leçons d’escrime. Ainsi, il croit être victime d’hallucination quand le pirate peint dans un tableau anonyme se met à l’apostropher. Seulement, c’est n’est pas une illusion mais le début de grandes aventures.

Il est toujours plaisant de chroniquer une nouvelle série jeunesse des éditions Dupuis. C’est souvent, si ce n’est toujours, gage de qualité tant dans l’écriture que dans le dessin. La série « Max et Cornélius » est l’œuvre d’un duo d’auteurs néophytes ou presque. C’est la première bande dessinée publiée du jeune Alec Veniel, alors que le scénariste Franck Soullard a surtout écrit pour la télévision et pour des plateformes notamment de webtoon telles que Die and Retry. Il mêle ici habilement les genres :  piraterie, fantastique et fait de société. En effet l’histoire d’un vrai pirate sanguinaire, qui se révèle plus humain au fil du récit, croise celle d’un orphelin solitaire et isolé et même parfois harcelé et cela par le biais de la magie d’un tableau où un peintre a emprisonné le marin ténébreux et amoureux.

Cette riche intrigue dispose de tous les ingrédients pour enthousiasmer des lecteurs, dès dix ans, car ils peuvent se reconnaitre dans un jeune héros transportés dans des aventures de pirates teintées de fantastique. Un croisement des genres réussi pour une série jeunesse attachante et prometteuse.

« Automne » par Cécile et Lionel Marty

Dans un futur indéterminé, les projections du GIEC sont devenues réalité. Le monde n’est plus qu’un gigantesque désert. Pour survivre les hommes se déplacent dans d’immenses villes roulantes à la recherche des dernières ressources de la planète. Leur prochaine victime devrait être une oasis de verdure, mais celle-ci est défendue par une jeune femme surprenante, courageuse et curieuse : Automne. Elle donne son nom à un album éponyme au graphisme délicat.

Cette fable écologiste ne sombre jamais dans le manichéisme ; par exemple, le début de romance entre les deux principaux personnages ne verse jamais dans un romantisme niaiseux : il tient plutôt de la curiosité des deux protagonistes pour découvrir le monde de l’autre. Elle joue au contraire habilement sur plusieurs registres. Elle mêle à la dystopie décrivant un monde apocalyptique des éléments de fantasy antiquisante avec une gardienne mystérieuse – seule survivante des Dryades, protégeant un arbre matriciel -, mais aussi une intrigue amoureuse et des rebondissements dignes d’un récit d’aventures classique.

Le graphisme de ce one-shot est remarquable, notamment dans les séquences arborées avec une gamme chromatique intéressante : du vert lumineux du paysage émerge le personnage d’Automne à la chevelure rousse éclatante. Scénario comme dessin, c’est un travail à quatre mains qui a donné naissance à ce joli conte d’anticipation. Autrice remarquée dernièrement pour « Coboye » ou « Mauve Bergamote », Cécile s’est associé au dessinateur  de « Inca » et du « Rêve de Jérusalem » (Lionel Marty) pour une bande dessinée efficace qui offre une critique constructive de notre société productiviste et prédatrice. Constructive, car la conclusion offre une perspective d’espoir pour sortir d’une impasse aussi bien sociale qu’écologique. Les résonnances contemporaines de la bande dessinée peuvent être ressenties par de jeunes lecteurs, dès 12/13 ans.

« Simone T3 :  Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira » par David Evrard et Jean-David Morvan

À l’heure où les derniers témoins de la Shoah se font de plus en plus rares, il est indispensable de se confronter aux témoignages de celles et ceux qui ont vécu la déportation vers les camps d’extermination. C’est ce que nous offre le triptyque « Simone » : biographie de Simone Lagrange, survivante d’Auschwitz à 14 ans. Après « Irena », Jean-David Morvan et David Evrard confirment leur talent pour faire connaitre des figures féminines méconnues de le Seconde Guerre mondiale. Une belle leçon d’histoire pour notre présent et notre futur.

Scénariste prolifique, Jean-David Morvan s’attache, depuis quelques années,

à des figures féminines de la résistance, telles Irena Sendlerowa dans la série « Irena », déjà avec David Evrard au dessin, « Madeleine Riffaud » dans la série en cours « Madeleine, résistante » pour les pinceaux subtils de Dominique Bertail ou « Adieu Birkenau » après un voyage dans le camp avec Ginette Kolinka. Il a aussi écrit une biographie de Missak Manouchian avec « Missak, Mélinée et le groupe Manouchian » pour les dessinateurs Tcherkézian et Ooshima.

Il signe, avec « Simone », une trilogie sensible : une biographie éclatée comme des morceaux de mémoire qui reviennent. Toujours d’une grande justesse, le récit alterne séquences pendant la guerre et des scènes 40 plus tard ; de quoi faire comprendre l’importance du travail de mémoire pour les jeunes, et les moins jeunes, lecteurs.

On ne peut que louer le trait stylisé, rond et expressif, de David Evrard pour cette série. Il permet de rendre acceptable les événements abominables vécues par Simone : de la vie dans les camps aux marches de la mort ou des sévices imposés par les SS à l’assassinat de son père sous ses yeux. Le dessinateur ne néglige pas pour autant les décors : il rend palpable le froid meurtrier qui régnait en Pologne à la libération des camps ou le Paris enfin joyeux du printemps 1945. « Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira » clôt une trilogie admirable. C’est une biographie salutaire sur la vie humble et digne d’une déportée, dont le témoignage est toujours vivant et accessible aux plus jeunes grâce à ce média formidable qu’est la bande dessinée.

« Le Paris des merveilles T3 : L’Élixir d’oubli T1 » par Étienne Willem, Capia et Pierre Pevel, d’après Pierre Pevel

Étienne Willem nous a quitté le 16 juin 2024. Auteur talentueux, il était en train d’illustrer le troisième volume d’une remarquable série : « Le Paris des merveilles ». Il avait déjà réalisé une quinzaine de planches. La jeune autrice Capia a relevé avec talent le défi de poursuivre son travail, à partir du storyboard déjà dessiné. Le résultat est enthousiasmant jusqu’au cahier graphique en fin d’ouvrage qui rassemble une série de dessins d’Étienne Willem réalisés pour un grand projet qu’il menait en parallèle : « Clans of London ».

À l’origine, il y a les romans de Pierre Pevel, un auteur à succès de la fantasy francophone. Étienne Willem a scénarisé lui-même l’ouvrage que le romancier a dialogué avec sa verve habituelle. Le dessin vif et inventif du dessinateur belge a été repris en cours de réalisation par Capia, car son style se rapprochait de celui d’Étienne. Le résultat est bluffant : on ne discerne pas le changement de dessinateur autour de la 16e planche. Les décors et les expressions corporelles et faciales sont toujours aussi précis et un humour référencé inonde toujours les cases de l’album. Excellent travail aussi de la coloriste Tanja Wenisch dans des planches contrastées aux couleurs froides ou chaudes, ainsi que pour les séquences nocturnes aux bleutés poétiques.

Caméo d'Étienne Willem à la page 51...

Saluons encore une fois la mémoire d’ Étienne Willem parti il y a un an déjà avant de fêter ses 52 ans : voir Décès d’Étienne Willem : le monde de la bande dessinée bouleversé !. Il a su créer un univers foisonnant et jubilatoire qui lui survit à partir de cet album. La série se poursuivra donc, notamment avec la suite et la fin de ce diptyque : « L’Élixir d’oubli ». L’occasion pour le lecteur attentif de s’attarder au hasard des cases sur un gnome habillé à la gavroche au zinc d’un bistrot, sur un allumeur de réverbères qui s’aide d’un petit dragon pour souffler sur les becs de gaz ou sur un caméo hommage à Étienne Willem dans la première case de la page 51.


« Forbans » par Olivier Philipponeau et Renaud Farace

Depuis « Détective Rollmops » en 2013, nous connaissons la qualité du travail du duo Renaud Farace/Olivier Philipponneau. Ils s’amusent à créer des univers décalés dans des bandes dessinées soumises à des contraintes ludiques, dans le droite ligne de celles inventées par les créateurs de l’OuLiPo (Ouvroir de littérature potentielle) et plus encore de l’OuBaPo (Ouvroir de bande dessinée potentielle). Leur dernier ouvrage, « Forbans », propose un récit de piraterie classique agrémenté de mots-valises, autour d’étranges petits personnages dessinés avec beaucoup de spontanéité.

L’ouvrage offre plusieurs niveaux de lecture. Le récit de piraterie classique qui bascule à mi-chemin vers le fantastique intéressera les plus jeunes, lesquels s’amuseront aussi des multiples jeux de langage tout comme du graphisme spontané, à partir de formes simples dessinées aux feutres et stylos (autre contrainte).

Les lecteurs plus âgés se passionneront aussi pour ce récit de pirates inspirés des romans de Jules Verne, de Robert Louis Stevenson ou de Daniel Defoe, mais aussi de bandes dessinées : du bestiaire de « La Vallée des bannis » (41e aventure de Spirou et Fantasio), des Schtroumpfs pour le langage inventé du peuple KotKot, de « Barbe Rouge » (le héros se prénomme Éric) et même des aventures de Tintin : l’alcoolisme des boulets rappelle celui du capitaine Haddock. Cet imaginaire flamboyant est magnifié par un langage vivant et inventif. De quoi passer un excellent moment sur près de 300 pages.

« Dessus-dessous l’intégrale 1903-1905 » par Gustave Verbeek

Contemporain de Winsor Mc Cay, Gustave Verbeek est un autre pionnier important de la bande dessinée du début du XXe siècle. Si son nom est moins resté dans les mémoires que celui du créateur de « Little Nemo in Slumberland », nombreux sont ces lecteurs marqués par quelques planches de son œuvre fascinante. De 1903 à 1905, il publie « Upside-Downs » (« Dessus-dessous » en français) : des histoires en une page de six vignettes qui se lisent à l’endroit, puis à l’envers. Les éditions Delcourt ont l’excellente idée de publier l’intégrale de ces planches, dans un bel album au format à l’italienne.

Le cœur de l’album est constitué de l’intégrale des 65 planches des aventures de Lady Lovekins et son vieil oncle Muffaroo (Betty Boutchou et le père Moustachon) dans la version française, dans leurs péripéties fantastiques. Chaque histoire, composée d’une page de six vignettes, se lit deux fois : à l’endroit et ensuite à l’envers. De quoi mettre en cases, pour le dessinateur virtuose, des retournements de situation improbables. En grand maître de la contrainte et des dessins réversibles, Verbeck utilise un dessin simple, épuré, pour mieux tromper le regard du lecteur.

Le monde fantastique des deux personnages est peuplé de monstres, de dragons, d’animaux exotiques et de quelques ogres et esprits farceurs qui dans la deuxième partie de l’histoire, après retournement peuvent devenir leur exact opposé : un lion devient un doux géant ou deux nains forment une maman hibou, par exemples. Œuvre poétique, oubabesque bien avant la création de l’OuBaPo, « Dessus-dessous » est un chef-d’œuvre : une œuvre patrimoniale de premier ordre à se procurer très vite pour tous les amateurs éclairés.

« Croc-Blanc » par Thomas Labourot et Maxe L’Hermenier

Un an après « L’Appel de la forêt », le talentueux duo Maxe L’Hermenier/Thomas Labourot poursuit son travail d’adaptation des romans de Jack London avec « Croc-Blanc ». Un album pour mieux savourer la nature sauvage du Grand Nord au tournant du XIXe et du XXe siècle.

Cette très belle adaptation, à destination de jeunes lecteurs dès dix ans, est l’œuvre d’un talentueux duo : Maxe L’Hermenier au scénario et Thomas Labourot au dessin. Auteur prolifique, Maxe L’Hermenier est à l’origine de la collection pédagogique Pépites aux éditions Jungle pour des adaptations de romans jeunesse en bande dessinée. Ainsi, après « L’Île au crâne » ou « Le Magicien d’Oz » et « L’Appel de la forêt », il réussit à rendre accessible aux plus jeunes les aventures de Croc-Blanc. Pour ce faire, il resserre l’intrigue autour de moments clefs et n’hésite à faire parler des chiens aux caractères bien humains. Avec des textes réduits à la portion congrue, la narration est fluide, portée par le dessin expressif de Thomas Labourot.

Remarqué pour son travail sur « Aliénor Mandragore » ou « Washita », Thomas Labourot adopte pour cette bande dessinée en 56 pages un style vif et efficace. Son trait semi-réaliste fait la part belle à une grande variété de paysages enneigés et réussit à transcrire la fulgurance des combats canins. Avec une mise en scène énergique, le lecteur suit sans temps mort le passage progressif et choisi de Croc-Blanc, d’animal sauvage à animal domestique, avec l’amour d’un maître bienveillant. À noter que c’est le parcours inverse de Buck : le canidé héros de « L’Appel de la forêt » qui d’animal de compagnie revient, lui, à la vie sauvage. Nous ne pouvons que vous recommander, pour vous et les jeunes lecteurs de votre connaissance, la lecture réjouissante de ce classique parfaitement adapté en bande dessinée.

À ces dix titres, nous en ajoutons dix autres dont nous vous recommandons tout autant la lecture :

« Pompon et compagnie » par Furuyan et Gaëlle Ruel

Les aventures de Pompon, un chien tout mignon qui s’émerveille de chaque instant de la vie : lire, manger une glace mais surtout jouer avec ses mais Pampille, Igloo et Meringue.

Ce manga au sens de lecture japonais est constitué de petits épisodes au joli dessin aquarellé. Des histoires bienveillantes que l’on peut apprécier dès l’âge de sept ans.

« Mathis et le carton magique T2 : Baby-sitter d’enfer » par Uwe Heidschotter et Patrick Wirbeleit

Pour se débarrasser de sa baby-sitter, Mathis fait appel à son ami Carton, la boîte à outils magique d’un puissant sorcier. La soirée promet de mal tourner…

Deux auteurs allemands ont imaginé cette douce histoire jeunesse fantastique dans laquelle la magie transforme le quotidien d’un jeune garçon.

Rafraichissant et amusant.

« Miss Chat T5 : Le Secret du Viking King » de Joëlle Jolivet et Jean-Luc Fromental 

Miss Chat et son amie Griselda s’inquiètent du départ d’Ole, qui a fermé son bar à lait, le Polp’z, sans prévenir qui que ce soit. Sur place, elles découvrent une pièce ravagée et d’étranges traces gluantes vertes. Soupçonnant le gang des Six Poulpes d’être derrière cette affaire, elles se rendent Au Vieux Drakkar : une boutique d’antiquités consacrée aux Vikings.

Une très belle série, fort bien construite pour les primo-lecteurs qui ne s’arrêteront plus de lire selon l’éditeur. La fantaisie de Jean-Luc Fromental alliée au style souple, coloré et poétique de Joëlle Jolivet étonne et amuse sur 64 pages aérées et inventives.

« La Nuit aux loups » T1 par Van Lalonde

Jean-Thomas est un loup-garou. Le jour, c’est un jeune garçon normal mais la nuit, son père doit l’enfermer dans une cabane avant sa transformation. Un soir que ses amis l’ont suivi au fond des bois, ils découvrent son secret et, dans la confusion, Jean-Thomas s’enfuit dans la nuit. Le lendemain, la boucherie est saccagée. Langelier, éminent chasseur de loups-garous québécois, s’empare de l’affaire.

On doit cette série jeunesse en trois volumes à une autrice québécoise qui a fait carrière dans le cinéma d’animation. Van Lalonde réussit dans sa première bande dessinée publiée à créer un univers fantastique crédible autour d’un jeune habitant de la ville de Québec du XVIIIe siècle. Jean-Thomas est un garçon ordinaire qui découvre, peu à peu, qu’il existe de nombreux loups-garous dans la Belle province. Le joli trait moderne et dynamique de l’autrice rend accessible ce conte hivernal à jeune lectorat dès dix ans.

« Le Grimoire d’Elfie T6 : Le Sortilège corse » par Mini Ludvin, Audrey Alwett et Christophe Arleston

Suite du tome 5. Dans les montagnes corses, Elfie et ses soeurs retrouvent le village natal de leur grand-mère, où elles sont accueillies à bras ouverts. Alors que Magda est en proie aux douleurs fantômes qui hantent sa jambe amputée, Elfie apprend qu’Orso, un pompier volontaire, peut les apaiser.

« Le Grimoire d’Elfie » est une très bonne série fraiche, bien construite et dont le schéma classique réserve quelques excellentes surprises. Le journal intime qu’écrit Elfie est le moyen d’aborder des thématiques graves comme le deuil, la résilience, la sororité ou les relations familiales. Arleston et Audrey Alwett ont concocté une belle histoire à la fois crédible et fantastique. La mise en images, douce et dynamique de Mini Ludvin facilite la lecture pour un jeune lectorat qui sera amené à voyager en France au fils des albums de la série. Après la Bretagne, la Provence et l’Alsace, les Pyrénées, le marais poitevin et ses mégabassines, le bus d’Elfie visite l’ile de beauté : la Corse.

« Superdys » par Juliette Bertaudière et Christelle Bechouche 

Prune, huit ans, est une enfant intelligente, drôle et joyeuse. Passionnée et inventive, elle n’est pourtant pas à l’aise à l’école, accumulant les difficultés scolaires. Après son entrée en CE2, elle est diagnostiquée dysgraphique. Des solutions sont alors mises en place pour l’aider dans sa scolarité.

Une bande dessinée pour des jeunes, dès dix ans, qui aborde donc, à hauteur d’enfant, la neurodiversité et les troubles dys. Scénario solide et ludique quand il le faut de Christelle Béchouche, exclue du système scolaire a 13 ans avant de rentrer à l’École des Gobelins. Cette autrice dys part ici du point de vue d’une enfant dys pour dédramatiser les difficultés rencontrées. À noter une police lisible par les enfants dys, ainsi que des couleurs adaptée pour faciliter la concentration.

« Les Larmes du yôkaï T2 » par Margo Renard et Loïc Clément

Dans l’archipel nippon, dans un temps médiéval incertain, un couple de nobles désespèrent d’avoir un héritier. Étonnamment, c’est en combattant des brigands qu’ils en trouvent un, car ils adoptent, après avoir occis les aigrefins, un bébé abandonné, encore dans des langes sur lesquelles est brodé son prénom : Caleb. Des années plus tard, le bébé a bien grandi. Caleb est un jeune samouraï plein de fougue et de malice. Il parcourt le pays avec Doglass : son serviteur souffre-douleur. Dans cet épisode, tandis que Murami est dans le coma, Oiwa, sa deuxième épouse, dirige le clan et blâme Caleb, le fils fugitif, pour le désespoir de son époux. Caleb, qui a volé la larme de Yokai, se retrouve alors au cœur d’une guerre fratricide. Confrontés à des ours polaires, des fantômes vengeurs et des panthères enragées. Caleb et ses amis doivent démêler cette affaire pour sauver Murami et la province d’Oji.

Cette série est rythmée par les aventures rocambolesques d’un jeune samouraï intelligent, mais pas sans défaut. Il en effet impétueux, trop sûr de lui, et son humour inutilement mordant lui vaut de solides inimitiés. Dans un Japon médiéval, dans lequel se meuvent des animaux anthropomorphes, le fougueux et vaniteux Caleb et l’indolent Doglass forment un duo mal assorti : source de scènes comiques habiles.

Un humour omniprésent berce toutes les pages de ce deuxième volume de la série, que ce soit par des dialogues savoureux au langage parfois soutenu ou par les nombreuses références amusées qui parsèment les rebondissements d’une riche intrigue.

Tout en respectant les décors et les légendes du Japon d’avant l’ère Edo, le dessin apporte une note d’humour supplémentaire bienvenue par des exagérations dans la lignée du style manga et une forte expressivité de tous les personnages.

« Louca T12 : Phénoménal » par Bruno Dequier

La suite des aventures de Louca, piètre sportif, qui a pour coach sportif le fantôme de Nathan.  Première oeuvre de Bruno Dequier qui vient du monde de l’animation, « Louca » est une sympathique série pour la jeunesse qui dispose de plusieurs atouts :

- des séquences de football fort bien menées,

- un humour qui touche toujours par son à-propos,

- un personnage central bien campé qui résume tous les doutes adolescents,

- une intrigue intéressante qui mêle à un soupçon de fantastique, avec l’irruption d’un fantôme de l’âge de Louca,

- une enquête policière et une comédie sentimentale.

Une bonne recette pour plaire à un large public.

À noter un graphisme proche parfois du manga, avec une expressivité marquée par la déformation de certaines anatomies.

« Les Frères Lebrun : à pleine balle ! » par Christophe Avella, R. Pinto et Chloé Célérien

Entre rivalité fraternelle, moments de doute et victoires éclatantes, l’ascension fulgurante des frères Lebrun : prodiges du tennis de table français qui ont remporté la médaille de bronze par équipes messieurs aux Jeux olympiques de Paris.

Une biographie bienveillante des deux frères Lebrun, champions de tennis de table. Alexis, né en 2033 et Félix, né en 2006, forment un duo redoutable, complices en double et adversaires impitoyables en simple. Cet album scénarisé par la journaliste Chloé Célérien révèle les coulisses de leur ascension fulgurante et leurs premières grandes victoires.

« Dehors » par Dan Verlinden et Joël Hemberg 

Dans un futur lointain, alors que la Terre n’est plus qu’une vaste banquise, une communauté survit dans une cité de béton. Rêvant de liberté et d’aventures, Zach, Silo et leurs amis tentent d’échapper à cet univers froid et sombre. Un diptyque dystopique original par son traitement. Il aborde des thématiques contemporaines comme le dérèglement climatique et ses conséquences ou les dérives dictatoriales de certains gouvernements. Le scénario, classique, immerge vite le lecteur au cœur d’une intrigue bien construite. Le dessin est soigné : précis dans les décors et expressifs pour les personnages. Une réussite dans le genre.

Laurent LESSOUS (l@bd)

« Îles T1 : Petite Chose » par Aude Soleilhac et Frédéric Maupomé

Éditions de la Gouttière (14,70 €) — EAN : 9782357961364

« Rita Perdido T1 : La Clé des champs » par French Carlomagno et Victor Dixen

Éditions Bayard (12,50 €) — EAN : 9791036365256

 «Tisseuse » par Léna Canaud

Éditions Ankama (24,90 €) — EAN : 9791033530396

« Max et Cornélius T1 : Le Trésor du roi des noyés » par Alec Veniel et Franck Soullard

Éditions Dupuis (13,50 €) — EAN : 9782808505819

« Automne » par Cécile et Lionel Marty

Éditions Delcourt (16,50 €) — EAN : 9782413036678

« Simone T3 :  Mais un jour dans notre vie, le printemps refleurira » par David Evrard et Jean-David Morvan

Éditions Glénat (15,00 €) — EAN : 9782344053140

« Le Paris des merveilles T3 : L’Élixir d’oubli T1 » par Étienne Willem, Capia et Pierre Pevel, d’après Pierre Pevel

Éditions Drakoo (15,90 €) – EAN :  9782382332245

« Forbans » par Olivier Philipponeau et Renaud Farace

Éditions 3œil (27,00 €) — EAN : 9782492476211

« Dessus-dessous : l’intégrale 1903-1905 » par Gustave Verbeek

Éditions Delcourt (26,90 €) — EAN : 9782413092780

« Croc-Blanc » par Thomas Labourot et Maxe L’Hermenier

Éditions Jungle (14,95 €) – EAN : 9782822247726

« Pompon et compagnie » par Furuyan et Gaëlle Ruel

Éditions Rue de Sèvres, collection Le Renard doré (12,90 €) – EAN : 9782810209958

« Mathis et le carton magique T2 : Baby-sitter d’enfer » par Uwe Heidschotter et Patrick Wirbeleit

Éditions Sarbacane (13,50 €) – EAN :  9791040807162

« Miss Chat T5 : Le Secret du Viking King » par Joëlle Jolivet et Jean-Luc Fromental 

Éditions Hélium (13,90 €) – EAN :  9782330209735

« La Nuit aux loups » T1 par Van Lalonde

Éditions Casterman (16,0 €) – EAN :  9782203194700

« Le Grimoire d’Elfie T6 : Le Sortilège corse » par Mini Ludvin, Audrey Alwett et Christophe Arleston

Éditions Drakoo (16,90 €) – EAN :   9782382333105

« Superdys » par Juliette Bertaudière et Christelle Bechouche 

Éditions Les Arènes (19,95 €) – EAN : 9791037514462

« Les Larmes du yôkaï » T2 par Margo Renard et Loïc Clément

Éditions Glénat (16,50 €) – EAN : 9782344053324

« Louca T 12 : Phénoménal » par Bruno Dequier

Éditions Dupuis (13,50 €) – EAN : 9782808510332

« Les Frères Lebrun : à pleine balle ! » par Christophe Avella, R. Pinto et Chloé Célérien

Éditions Marabout (15,90 €) – EAN : 9782501183345

« Dehors » par Dan Verlinden et Joël Hemberg 

Éditions Kennes (19,95 €) – EAN : 9782931300251

« Mathis et le carton magique T2 : Baby-sitter d'enfer »

« La Nuit aux loups » T1 de Van Lalonde page 6.

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