Depuis bientôt 50 ans, le nom de Rodolphe est familier aux lecteurs de bandes dessinées. Scénariste, mais aussi libraire, critique, romancier, concepteur d’expositions… c’est en connaisseur passionné du média que Rodolphe propose plus de 300 albums. Éclectique, il aborde tous les genres : de la science-fiction au polar en passant par l’historique, le fantastique, le western, l’aventure exotique… Au fil des pages de cet ouvrage autobiographique passionnant, il évoque avec humilité et lucidité ses 50 années de passion au service du 9e art.
Lire la suite...BD de la semaine

Tome 40 de « Jeremiah » : la fin ?
Abandonné en mauvaise posture dans l’album précédent, Jeremiah brille par son absence tout au long des 42 pages de ce quarantième épisode. À 85 ans, Hermann poursuit les aventures de son personnage fétiche : celui à travers lequel il règle ses comptes avec notre société moderne, qu’il juge sévèrement. Bien qu’il ne soit pas conseillé de découvrir la série avec cet ouvrage, il demeure indispensable à tous ceux qui suivent, depuis de longues années, le duo Jeremiah/Kurdy.
Lire la suite...
Sixième opus des « Aigles de Rome » : conquérir Roma !
C’est après avoir réalisé le très beau diptyque « Noir burlesque » en 2021 et 2022 (chez Dargaud), qu’Enrico Marini renoue avec son péplum haut de gamme : « Les Aigles de Rome ». Les amateurs du genre seront éblouis par ses décors soignés, ses personnages au réalisme saisissant ou sa vision originale de la Rome antique : à 100 lieues du classique « Alix ». De combats épiques en sombres complots, Marini fait preuve d’un dynamisme époustouflant avec ce grand film en cinémascope qui cloue le lecteur dans son fauteuil.
Lire la suite...
« Golden West » : Christian Rossi seul en selle pour célébrer le peuple de Geronimo…
Cela faisait bien longtemps que Christian Rossi, maître de la bande dessinée réaliste qui a forgé ses premières armes auprès de Jijé (« Jerry Spring ») et de Jean Giraud (« Blueberry), n’avait pas signé à la fois textes et dessins d’une bande dessinée. (1) L’histoire dramatique des Indiens, peuple opprimé qu’il a toujours défendu, à travers les aventures de Woan (l’un des jeunes frères d’armes de Geronimo) s’impose tout de suite à lui, lorsque sa directrice de collection chez Casterman lui lance qu’il est temps qu’il arrête de se cacher derrière des scénaristes et qu’il se lance dans un album en solo. Le résultat, somptueux, est aujourd’hui sous nos yeux : 168 pages — en grand format et tout en couleurs — pour une quête initiatique, entre mysticisme et trivialité, qui fait écho au propre parcours de l’auteur…
Lire la suite...
Dans « Loire », la nouvelle fiction de Davodeau, le personnage principal c’est le fleuve lui-même…
En mixant fiction intimiste et beau portrait de femme (rappelez-vous « Lulu femme nue » !), mais aussi celui d’une région, Étienne Davodeau (1) prolonge, avec son dernier ouvrage chez Futuropolis, la réflexion sur l’environnement qu’il avait engagée dans son précédent roman graphique : « Le Droit du sol ». Il nous emmène ainsi à arpenter le fleuve Loire et ses territoires, entre contemplation et prise de conscience d’un milieu à préserver, en 96 pages autant lumineuses que touchantes, lesquelles nous font réfléchir à notre ancrage (nous sommes d’où ?) et à une forme d’écologie sensible (« qui passe par le corps »), mais également à notre fin de vie….
Lire la suite...
« Marie et les esprits » ou la curiosité pour le paranormal…
Marie Curie ! Tout un chacun admire la double lauréate du prix Nobel : cette scientifique révolutionnaire qui découvrit le polonium et le radium en 1898. Pour autant, combien savent que cette première femme nommée professeur à la Sorbonne appliqua sa rigueur scientifique au spiritisme ? Documentée, cette fiction signée Rodolphe et Olivier Roman aborde, aujourd’hui, cette figure mondialement reconnue par un prisme inusité en BD.
Lire la suite...
Premier tome de « Bellatrix » : un septième cycle prometteur pour « Les Mondes d’Aldébaran » !
Justement considérée comme l’une de nos meilleures séries de science-fiction en bande dessinée, « Les Mondes d’Aldébaran » séduisent de plus en plus de lecteurs depuis la création de la saga, en 1994. Il y a bientôt 30 ans ! Le presque octogénaire Leo se lance sans hésiter dans un septième cycle, prévu en cinq épisodes qui s’annoncent aussi riches en découvertes insolites que les précédents. L’occasion de retrouver des personnages familiers, une nouvelle fois à la découverte de mondes inconnus.
Lire la suite...
« Amours fragiles » dans les coulisses de la grande Histoire : la fin !
Commencée en 1997 dans les derniers numéros du prestigieux mensuel (À suivre), « Amours fragiles » est une série historique pas comme les autres. Plutôt que d’entraîner le lecteur sur les champs de batailles de la Seconde Guerre mondiale, c’est dans les coulisses du conflit que les protagonistes évoluent. Le premier album étant sorti en 2001, il aura fallu attendre 22 ans pour découvrir les deux derniers épisodes de cette saga (le T8 étant sorti en mars de cette année) dont Jacques Tardi écrit : « De l’architecture teutonne aux brasseries bondées, des Panzer aux MP38, de la Pologne à Berlin sous les bombes, tout est à sa place. Documentation impeccable ! »
Lire la suite...
« Lefranc T34 » : Une femme disparaît (et — hélas ! — un scénariste)…
Cela faisait longtemps que Guy Lefranc n’avait pas enquêté aux États-Unis, et cette nouvelle sombre affaire concerne une grande star : évocation de Marilyn Monroe et de ses relations à risques avec la présidence et les milieux douteux. Les auteurs brouillent les pistes en faisant entrer en scène une doublure de la star, tout aussi menacée… Services secrets, pègre, faux alliés, et vrai ami — comme ce Bob Garcia en danger, appelant à l’aide son collègue Lefranc — sont au menu de cette intrigue urbaine et glamour, pleine de menaces et de pièges.
Lire la suite...
« Le Nom de la rose » : un roman… très graphique pour deux maestros !
Après le sublime et remarqué « Le Caravage » (deux volumes parus chez Glénat en 2015 et 2018), Milo Manara revient de plus belle au genre historique, pour un autre monument à célébrer. Le livre le plus connu de l’érudit italien Umberto Eco — succès traduit en 43 langues et adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1986 — est donc enfin transposé en bande dessinée ! Mystérieuse, troublante, et scandaleuse histoire que cette série de décès (ou de meurtres ?) — dans une abbaye bénédictine au XIVe siècle — sur laquelle le moine franciscain Guillaume de Baskerville est chargé d’enquêter par sa hiérarchie. Ce livre premier (sur deux) adapte avec brio le roman historique et — disons-le — presque policier. Pour nous, c’est d’abord une rencontre au sommet entre les grands artistes italiens Eco et Manara : « Veramente delizioso, molto bello ! »
Lire la suite...
Dans « Au cœur des solitudes », Lomig célèbre la nature, en évoquant l’action pionnière de John Muir…
Lomig est un autodidacte et talentueux auteur de bande dessinée rennais, membre de l’atelier Pepe Martini, dont nous avons très tôt mis en avant les parutions sur notre site (1). Après son « Dans la forêt » — sélectionné pour de nombreux prix en 2020, dont celui de Fnac/France Inter et Landerneau, avec 25 000 exemplaires vendus —, il récidive chez le même éditeur (Sarbacane) avec une autre ode à la nature vierge, illuminée par son beau trait fin entre noir et sépia. Il s’agit de l’évocation du road trip qu’effectua John Muir, écrivain et botaniste américain considéré comme l’un des premiers écologistes modernes, entre le moment où, juste après la fin de la Guerre de Sécession, il craint de perdre la vue et celui où il découvre une vallée dans la Sierra Nevada : celle de Yosemite, qu’il va contribuer à sanctuariser en premier parc national.
Lire la suite...